Djian en série
Pour doper les ventes, rien ne vaut Béa, la secrétaire. Elle n'a peut-être
pas fait Sup de Co, mais, à 32 ans, elle sait y faire avec le client.
Dans le garage Mercedes-Benz des frères Sollens, où sont pourtant alignés
toutes sortes de modèles haut de gamme, c'est elle, l'intérieur cuir.
Une petite bombe qui flaire le client à cent mètres, et sait lui faire
miroiter, en tirant sur son quart de jupette, des avantages substantiels :
« Certains hommes couchaient avec Béa dans le but d'obtenir une réduction
sur l'achat de leur voiture. Sur certains modèles, ils pouvaient réaliser
une économie appréciable. » Hé oui, avec Béa, ce n'est pas pour rien
qu'on vous offre la clim. Djian l'a bien compris, qui raconte, à la manière des séries américaines,
les aventures sentimentalo-sexuelles de David et Marc Sollens, les heureux
propriétaires du garage. David, qui est à la fois, selon sa fiancée, «
un bon baiseur et un type attachant », une perle rare donc, couche avec
Josianne, une infirmière divorcée qui, malgré les cours de gym,
n'arrive pas à corriger cette généreuse silhouette qui la fait prendre,
de dos, pour Jennifer Lopez. Pas de chance, elle a aussi un ex-époux
jaloux, qui bombarde sa maison de cadavres de petits animaux et soude, à
la superglu, les portières de la Porsche de son nouveau fiancé. Les
crapauds morts, passe encore. Mais la toute dernière Cayenne ! Tout irait
bien, au garage, si Edith, qui enflamma naguère le coeur des deux frères,
ne faisait un jour un come-back retentissant. La suite ? Au printemps
prochain. On y mettra encore la main aux fesses de Béa, et rien que d'y
penser, ça vous réchauffe l'hiver. Didier Jacob,Nouvel Observateur,
03/11/2005
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