Philippe DJIAN : Au plus près

 

Au plus près,
Entretiens avec Catherine Moreau
(Éditions La Passe du Vent, 1999)

La thèse soutenue par Catherine Moreau en mai 1998 sur L'esthétique de Philippe Djian (Paris VI) est à l'origine de ce court ouvrage d'entretiens (77 p.). Dans sa thèse, le chercheur met au jour l'univers d'un auteur contemporain insolite et souvent critiqué pour l'apparente "simplicité" de son style. Quatre thèmes sont privilégiés : le sexe, le silence, les symboles et l'identité. Par ailleurs, cette recherche tend à établir des parallèles entre une œuvre et sa réception par le public. Ce faisant, elle s'intéresse à l'impact du verbe de Djian dans l'esthétique et la culture françaises de ces vingt dernières années.

Au plus près, Entretiens avec Catherine Moreau

 

Présentation de l'ouvrage

La quasi totalité de cet ouvrage porte sur des questions liées aux processus créateurs. L'ouvrage se divise en plusieurs parties :
- Miroirs : où il est question de la mise en scène de l'écrivain comme personnage, "être vivant qui peut faire autre  chose qu'écrire". Zone érogène est le roman dans lequel ce cas de figure est le plus frappant. Le nom du narrateur/écrivain est Djian. C'est aussi dans ce roman qu'est abondamment défini le style de Djian, les critiques que son travail peut susciter, etc. L'amalgame, même s'il tient avant tout de la "boutade" comme le déclare l'écrivain, n'en demeure pas moins inévitable et extrêmement facile à faire.
- Peinture : où il est question "d'écriture, à travers cet art pictural". Djian ne cache pas sa fascination pour le travail des peintres et, à travers le symbolisme présent dans ses œuvres (la nature et les éléments naturels), Catherine Moreau évoque le rattachement de ces symboles à l'écriture.
- Corps (sous les mots) : où il est question de l'omniprésence du corps dans les romans de Djian (cf. l'attaque cardiaque terrassant le narrateur dans l'incipit de Maudit Manège).
- Silence (de l'écriture) : où il est question de la présence du vide et du silence dans l'œuvre. La conversation porte également sur le non-dit et le dépouillement du style. L'influence de la littérature américaine sur Djian (Carver par exemple) explique certainement ce choix d'écriture.
- Chemins : où il est question de l'évolution stylistique de Djian, depuis Bleu comme l'enfer à Criminels. L'évolution de l'écrivain est-elle similaire à celle de l'homme ? "Mes lecteurs, ce sont les protagonistes de mes histoires, en fait".
- À bâtons rompus : où il est question de choses diverses et variées, sans véritable lien. Sont évoqués les 3 "je" de la trilogie (Assassins, Criminels, Sainte-Bob), le travail de la description. On apprend également que Djian, s'il devait choisir le roman qu'il préfère parmi ceux qu'il a écrit, opterait pour Zone érogène.
- Le Questionnaire de Proust conclut l'entretien.