Ca, c'est un baiser : extrait


"Djian plein les poches ?"
Bruno Corty
Le Figaro, 15/03/07

 

 

L'auteur de « Doggy Bag » rejoint un agent américain et fait monter les enchères.

La température monte chez Gallimard après le courrier adressé par l'agent américain Andrew Wylie à Antoine Gallimard, l'informant que Philippe Djian, acheté à prix d'or en 1993, était désormais dans son écurie. On imagine que le contrat de Djian va subir quelques « aménagements »... D'autant que l'auteur discret prend la pose pour une plaquette réalisée par 10/18 à qui il a cédé les droits poche de sa série à succès, Doggy Bag (Julliard). Succès tel que les principales collections de poche se sont battues pour les publier. Folio, qui a déjà Djian a son catalogue, aurait aimé l'emporter. Mais 10/18 avait des arguments : Djian voulait être édité dans cette collection (dans le même groupe que Julliard : Editis). « On savait qu'il rêvait de rejoindre les auteurs de son coeur - américains - publiés chez nous », affirme Emmanuelle Heurtebize, directrice littéraire de 10/18. Cette belle histoire, qu'on veut bien croire, connaissant la passion de Djian pour Brautigan, Carver et Cie, n'empêche pas la rumeur de courir sur les sommes très importantes perçues par Julliard et Djian pour figurer au catalogue de 10/18. On évoque des sommes astronomiques pour chaque volume tiré à 30 000 exemplaires. Mais prudence : depuis l'intrusion des agents littéraires, qui ont intérêt à l'inflation, les chiffres - et les rumeurs - enflent. Chez 10/18, on refuse de parler d'argent.